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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 18:55

QuevillyJamais un club amateur n'aura participé à autant de demi-finales de Coupe de France. L'US Quevilly, club phare de la ville de Petit-Quevilly (qui n'a jamais connu le statut professionnel), dans la banlieue rouennaise, s'apprête à écrire une nouvelle page de son histoire d'amour avec ce trophée tant désiré par tant de clubs depuis 1918. Chaque année, la Coupe de France apporte son lot de surprises, de belles histoires et de petits Poucet.

 

L'USQ aura créé la surprise 5 fois jusqu'à aujourd'hui. Une finale il y a fort longtemps, lorsque tous les clubs étaient encore sous un statut amateur, en 1927 face à l'Olympique de Marseille de Devaquez et 3 autres demi-finales entre 1942 (en période de guerre) et 2010. Cette année, le petit club normand, évoluant aujourd'hui au sein de l'élite amatrice en National, s'est permis pour la cinquième fois d'entrer dans le carré final. Est-ce réellement une surprise de voir les Canaris se hisser à ce niveau en battant des clubs professionnels dans son parcours, encore une fois ? Quels clubs amateurs ont contribué à l'histoire de la Coupe de France depuis des années ? Un club amateur parviendra-t-il un jour à gagner cette belle compétition ?

 

Certes, peu de clubs professionnels apparaissent sur le tableau de chasse du club familial normand mais ces victoires contres des clubs phares pour la plupart ont permit à ce club d'être redouté en Coupe de France : Lyon en 1968, Angers, Rennes et Boulogne-sur-Mer en 2010, Angers (encore) et Marseille en 2012. Ce soir, l'US Quevilly se déplacera exceptionnellement à Caen pour accueillir pour sa cinquième demi-finale le Stade Rennais, qu'il a déjà battu dans cette même compétition en 2010 (1-0). Bis repetita pour les hommes de Régis Brouard ce soir face aux Bretons, au Stade d'Ornano à Caen ? Si les amateurs réalisent l'exploit, ils se retrouveraient propulsé en Finale de la Coupe de France pour la deuxième fois de leur histoire (depuis 1927) et rééditeraient ainsi l'expérience des joueurs du Calais RUFC en 2000 (Finale contre Nantes au Stade France, défaite 1-2).

 

De nombreux clubs amateurs ont réalisé des parcours exceptionnels en Coupe de France en éliminant parfois tour à tour les clubs de l'élite, des clubs étant devenu des équipes à battre. Rien que dans les années 2000, après l'épopée de Calais, on se souvient par exemple des joueurs de Schiltigheim en 2003, qui avaient entre autre battu Toulouse (3-0) en 1/8 de finale, de Brive en 2004 éliminant l'AJ Auxerre en 1/8 de finale, de Nîmes en 2005 qui avait éliminé, les uns après les autres, Saint-Etienne, Ajaccio, Nice et Sochaux avant d'être stoppé aux portes de la finale par le futur vainqueur auxerrois. Nous avions découvert en 2006 le club de Lyon-Duchère, qui ont battu Toulouse (2-1) puis Strasbourg aux tirs au but (0-0) avant d'être sèchement battu par les Parisiens (0-3) en 1/8, puis Montceau en 2007, qui s'était hissé jusqu'au dernier carré après avoir battu Bordeaux aux pénalties (2-2) puis Lens (1-0).

 

En 2008, Carquefou, d'autres Canaris, sont allé jusqu'en ¼ en éliminant Gueugnon (L2, 1-0), Nancy (2-1) et surtout Marseille (1-0) avant d'être éliminé par le PSG. En 2009, c'est au tour de Rodez de réaliser des exploits en réitérant son épopée de 1991 en Coupe de France en battant Troyes (L2, 2-1) puis le Paris SG (3-1 a.p.) avant d'être sorti de la compétition par les futurs finalistes rennais (0-2). Enfin en 2011, les redoutables savoyards de Chambéry. En effet, avant d'être éliminé par Angers (L2, 0-3) en ¼ de finale, les Alpins étaient venus à bout, successivement, de Monaco (1-1, 3tab2), Brest (1-1, 4tab3) et Sochaux (2-1).

 

Certains de nos clubs professionnels d'aujourd'hui se sont révélé grâce à la Coupe de France également : Clermont Foot (L2) et Créteil (N) en 1997, ¼ de finalistes ; Dijon (L1), demi-finaliste en 2004 ; Boulogne-sur-Mer (L2) en 2005, éliminé en ¼ de finale par Auxerre (1-2) ; . Sans oublier les clubs de Ligue 2 qui sont allé jusqu'en finale et qui ont même parfois gagné la compétition, tel que Guingamp en 2009 contre Rennes (2-1) au Stade de France. Avec ses parcours exceptionnels de 2010 et de cette saison, l'US Quevilly parviendra-t-il un jour à trouver le chemin de la Ligue 2 ? Quoi qu'il en soit le club normand avance à son rythme. En CFA en 2009-2010, en National aujourd'hui, les Canaris prennent le temps d'apprendre. Et ils peuvent compter sur un public familial, convivial, comme nous offre régulièrement la Coupe de France. Plus qu'une aventure sportive, la Coupe de France est avant tout une aventure humaine, surtout lorsque que des joueurs de 7ème division régionale accueillent des joueurs de Ligue 1, comme Schirrhein en 2009 qui ont reçu Toulouse en 1/16 de finale après avoir battu Clermont au tour précédent (4-2). Malgré la très lourde défaite (0-8), les amateurs alsaciens ont pu goûter un temps au niveau professionnel au Stade de la Maineau de Strasbourg et être en communion avec leur public.

 

Cela s'appelle la magie de la Coupe de France et chaque année elle produit le grand bonheur des clubs amateurs qui affrontent des clubs professionnels, occasions rares en soi. Et cela créé du spectacle et régulièrement de belles surprises. Moins belles pour les clubs de l'élite qui sortent de la compétition par les petits Poucet. La Vieille Dame, surnom de la compétition, fête ses 94 ans. Depuis 1918 et son premier vainqueur, l'Olympique de Pantin et ce malgré la seconde guerre mondiale, elle n'a pas cessé d'être. Elle a titré à 10 reprises l'Olympique de Marseille et a écrit de nombreuses histoires, les unes plus belles que les autres.

 

Mais elle a malheureusement une part sombre dans son histoire. Il y a bientôt 20 ans, le SC Bastia reçoit pour les demi-finales de la Coupe de France l'OM. Le plus grand événement sportif ayant lieu en Corse, depuis la finale aller de la Coupe de l'UEFA en 1978 (0-0 contre Eindhoven sur un terrain difficile). Les organisateurs savent que le popularité de la compétition et l'adversaire qui sera reçu seront de taille. Ils organisent de manière hâtive la construction de tribunes supplémentaires. Malgré quelques succinctes vérification peu de temps avant la rencontre, ces installations sont vétustes. Le soir du match, le public prend place dans cette fragile tribune, juste derrière la cabine des commentateurs où se trouvait Thierry Rolland, qui allait suivre ce match pour la Une. Les tribunes tremblent et à quelques minutes du coup d'envoi, alors qu'elle est remplie de spectateurs de tous âges, la tribune plie et s'effondre. Bilan : 18 morts et 2300 blessés. Le rêve a ce jour laissé place au cauchemar. Par respect envers les victimes, la Ligue Nationale de Football décide que le match ne sera pas joué et qu'il n'y aura pas de vainqueur cette année. Elle décide également, avec l'appui des associations des victimes de Furiani, de ne pas faire jouer de match officiel de foot tous les 5 mai à partir de 1992. Il ne faut jamais oublier ce moment noir du football français. Comme un symbole, le SC Bastia se trouve 10 ans plus tard en finale, face au FC Lorient (0-2) au Stade de France.

 

Revenons au rêve et à l'espoir, ce soir Quevilly a peut-être une unique occasion de se hisser en finale de la compétition, comme leurs aïeux de 1927 et surtout à l'image de Calais en 2000. Le Stade Rennais, qui a encore en mémoire sa défaite en finale de la Coupe de France en 2009 face à Guingamp, aura bien sûr la volonté de se qualifier pour l'ultime rencontre, pour tenter d'arracher une qualification certaine pour l'Europa League. Les hommes de Régis Brouard ne se laisseront pas faire, ce qui promet du spectacle. Qui affrontera l'Olympique Lyonnais, vainqueur du GFCO Ajaccio dans l'autre demi-finale, au Stade de France le 28 avril prochain ? Réponse ce soir à 23h, 23h30 si prolongations ou minuit, si tir au but il y a à Caen.

 

Merci à fff.fr et sc-bastia.com

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